
C’est bien connu, les échecs, ça va avec tout. Même avec le hula-hoop.
« J’ai créé une installation artistique que j’ai appelée "hula-échecs", une combinaison des échecs et du hula-hoop », explique l’ambassadrice de PokerStars des sports de l’esprit.
« Mon frère et moi avons aussi participé à une session de CrossFit-échecs il y a quelques mois, c’était très drôle.
En gros, vous faites une partie d’échecs ultra-rapide, et à chaque fois que vous faites une capture, vous devez faire des burpees, des exercices horribles.
Mon frère est très en forme, il fait du crossfit tous les jours. Pour moi, c’était hyper brutal. Je m’en sortais bien aux échecs mais j’étais loin d’être assez rapide pour les burpees. »
Hula-échecs
Si Jennifer Shahade n’a pas réussi à prendre le dessus au CrossFit-échecs, elle s’en sort sûrement beaucoup mieux dans un autre sport hybride.
Échecs-poker
« Il y a un tournoi sur l’Île de Man, dans le cadre de l’UKIPT, qui combine les échecs et le poker. En gros, il y a d’abord un tournoi d’échecs qui permet de savoir combien de jetons vous aurez au départ du tournoi de poker.
C’est vraiment sympa, j’aime beaucoup le concept. »
S’il est possible de combiner les échecs et le poker dans un même tournoi, les deux sports de l’esprit sont toutefois très différents.
« Il y a énormément d’enfants dans les tournois d’échecs », explique Jennifer. « C’est la différence la plus flagrante.
Au niveau scolaire, les échecs sont en plein boum, donc même dans des tournois ouverts à tous les âges il y a beaucoup plus d’enfants et d’adolescents que le reste. »
Un avantage que les échecs devraient conserver puisqu’on imagine qu’un tournoi WSOP pour enfants n’est pas d’actualité.
Jennifer a également remarqué que ce public, en plus d’être plus jeune, est également plus féminin.
Où sont les femmes ?
« Au départ, les filles sont aussi intéressées par les échecs que les garçons. Mais le nombre de filles chute avec l’âge. »
D’ailleurs la plupart de ses amies ont abandonné les échecs au collège.
Jennifer Shahade, qui a appris à y jouer alors qu’elle n’avait que cinq ans, a fait une pause de quelques années à cette époque-là, mais s’y est remise très sérieusement au lycée.
« Je suis revenue aux échecs parce que ma famille m’a beaucoup soutenue et que j’ai commencé à véritablement aimer le jeu.
En étudiant, j’ai pu progresser très rapidement et c’est toujours un sentiment extraordinaire.
Cela permet d’oublier toutes les distractions et sentiments négatifs, tu t’amuses trop pour penser à tout ça. »
Elle est ensuite devenue la seule femme à avoir remporté l’U.S. Junior Open et a remporté deux titres au Championnat américain féminin d’échecs.
Comme le poker, le milieu des échecs est principalement masculin, mais Jennifer estime qu’il existe quelques groupes de joueuses très talentueuses.
« Ce qui arrive souvent, c’est qu’il y ait beaucoup d’excellentes joueuses dans une même tranche d’âge. Et puis une année ou deux en dessous, il n’y en a aucune. »
Les cliques aux échecs et au poker
« Selon moi, c’est parce que ce genre de compétition crée une émulation dès le plus jeune âge : les filles voyagent ensemble, passent du temps ensemble et apprennent ensemble. »
Pour elle, c’est un peu comme au poker, où des groupes formés par les meilleurs joueurs, comme le gang de l’Université de Waterloo, se forment.
« Je ne pense pas qu’il y ait de clique exclusivement féminine. Mais il y a énormément de petits groupes un peu élitistes comme cela dans le poker.
Je pense que c’est assez négatif, surtout pour les gens qui n’en font pas partie. »
C’est un sujet qui a beaucoup fait parler ces dernières années, mais Jennifer Shahade estime que la situation va plutôt en s’améliorant.
« Aujourd’hui, à ma table, j’ai trouvé que les jeunes joueurs étaient beaucoup plus avenants avec les amateurs.
Je pense que c’est parce qu’ils jouent beaucoup plus en live qu’avant, depuis le Black Friday. »
Ouvrir le jeu
Pour sa part elle croit fermement qu’il faut être sympathique et accueillant avec les nouveaux joueurs. Et par nouveaux joueurs, elle veut surtout dire nouvelles joueuses, afin d’attirer encore plus de femmes vers le poker.
« Je pense que tant qu’il n’y a pas beaucoup de femmes, elles se sentent trop isolées. Du coup il y en a encore moins, c’est l’effet Pygmalion.
C’est pour ça qu’on se rend compte que c’est bénéfique qu’il y ait plus de femmes sur le circuit. Elles en parlent à leurs amies et s’entraident, c’est génial. »
Avenante et amicale, Jennifer préfère ne pas se confiner à un seul groupe.
« Je me vois un peu comme un électron libre. C’est pour ça que je suis amie avec beaucoup de gens dans des groupes différents, sans vraiment faire partie d’un groupe en particulier.
J’ai toujours été un peu comme ça. Je pense que c’est parce que j’ai ce côté un peu artiste, j’aime écrire... Je suis assez introvertie.
Je rencontre beaucoup de gens, mais j’ai peu d’amis.
Ça me va très bien comme ça. C’est bien, parce que je rencontre énormément de gens géniaux, même si c’est assez superficiel. J’adore ça. »
Pour en savoir plus à propos de Jennifer Shahade, à lire aussi : Jennifer Shahade, l'incarnation du mariage naturel entre poker et échecs.
Visiter fr.pokerlistings.com