
Même après 10 ans de professionnalisme, Felipe « Mojave » Ramos n’a pas perdu une miette de la motivation et de l’énergie qui ont fait de lui l’un des meilleurs joueurs - et représentants - du poker.
Et comme en écho à cette belle carrière, il se trouve que le plus important pour lui n’est ni l’argent, ni les titres.
Ramos s’est rendu à Prague il y a quelques semaines. Pas parce que c’était le dernier EPT, mais parce qu’il a décidé d’explorer de nouvelles destinations et de profiter du moment présent.
Après une série de belles performances sans titre, Ramos se sentait particulièrement frustré. Faire un peu de tourisme l’aide à mettre les choses en perspective.
Il nous montrait fièrement quelques photos prises dans la vieille ville de Prague. « Vous savez, nous dit-il, les jeunes joueurs ne font pas ce genre de trucs. Mais moi j’aime découvrir de nouveaux endroits. Et même si je suis plutôt du genre plage, j’aime beaucoup cette ville. »
Ramos a remporté le trophée PokerListings L’esprit du poker pour le joueur le plus inspirant en 2016, une année qu’il avait démarrée sur les chapeaux de roue en assurant la promotion du poker au Brésil avec André Akkari au PCA. Et il l'a terminée de la même manière.
Felipe il y a tout juste un an tu nous assurais que c’est au Brésil qu’on trouve la meilleure pizza du monde.
C’est vrai ! Ma famille est d’origine italienne, j’y suis allée quelques fois. Et je persiste et signe : nos pizzas sont bien meilleures.
Une fois, on m’a assuré que les meilleures pizzas étaient à San Remo. J’y suis allé pendant l’EPT Monte-Carlo pour vérifier. Elle était passable.
Tu es vraiment quelqu’un de passionné. Peux-tu nous raconter ce qu’il s’est passé après que tu as reçu ton trophée L’esprit du poker ?
Cette année, j’ai fêté mes 10 ans de poker professionnel. Ce trophée est très symbolique pour moi. Il représente plus qu’une victoire en tournoi.
À chaque fois que je poste quelque chose sur les réseaux sociaux, les gens sont là, me soutiennent, m’encouragent.
Ce n’est pas une question d’argent ou de titres, c’est une question de vivre à fond, d’avoir des modèles à suivre, des gens qui comptent. C’est ça qui est beau, pas les victoires.
Certains estiment qu’il y a trop de trophées et que les PokerListings Awards n’ont rien à voir avec les résultats. Pour nous, c’est vraiment la base : honorer quelque chose qui va au-delà des chiffres.
C’est précisément ce qui les rend aussi importants. Et puis rien que d’imaginer que des gens ont voté pour moi sur Internet... Ils ne me connaissent même pas !
Des gens du monde entier qui se disent « Felipe est un chouette gars, je vais voter pour lui ». C’est fou !
C’est différent pour les gens qui me connaissent et me suivent. Je me sens très proche de mes supporters : je leur dois énormément, c’est pour ça que je partage autant que possible.
Je veux leur donner autant qu’eux me donnent. Cette année, pour les BSOP (Brazilian Series of Online Poker), j’ai organisé un freeroll pour remporter 50 000 $ et trois places pour leur tournoi principal. Plus de 5 000 personnes voulaient participer.
D’ailleurs, pour en revenir au trophée L’esprit du poker, on en a parlé dans les plus grands médias brésiliens. ESPN Brésil, par exemple, a publié un article.
Tu as d’ailleurs raté la finale de la Global Poker League à cause des BSOP. Avec PokerStars qui va s’impliquer la saison prochaine, est-ce que tu seras là aussi ?
Je l’espère, oui. J’aime beaucoup l’idée, d’autant que ça permet de jouer contre les meilleurs joueurs du monde. Donc je suis à fond derrière le concept.
Mais sur la saison, la GPL a perdu un peu de son élan. Beaucoup ont déjà suggéré des changements, ça semble obligatoire.
Tout à fait. Et je suis sûr qu’ils ont déjà toute une liste d’améliorations en tête. Mais j’espère vraiment qu’ils vont persévérer, l’idée de départ est géniale.
Puisque tu évoques les BSOP, parlons du nouveau programme de PokerStars l’année prochaine, qui les conduira au Panama. Je ne peux pas m’empêcher de penser que c’est pour remplacer le Brésil.
Je pense que c’est à moitié vrai. Le Panama est en plein milieu des deux Amériques : facile d’accès depuis le nord et le sud. C’est ça qui en fait une destination de choix.
Le Brésil, c’est le plus grand pays d’Amérique du Sud. Il faut qu’il y ait des gros tournois là-bas. C’est peut-être à cause des BSOP que PokerStars n’a pas encore mis de nouveaux tournois au Brésil. Ou alors ils seraient trop proches les uns des autres.
Personnellement, je ne suis pas d’accord. Le marché brésilien est en pleine croissance, il faut faire autant de tournois que possible, même petits.
Il n’y a pas si longtemps, on devait attendre très longtemps entre les tournois. L’idée d’avoir un gros tournoi trois semaines après la fin du précédent, c’est un rêve devenu réalité. J’espère qu’il y aura un PokerStars Championship au Brésil, et je ferai mon possible pour que cela soit possible.
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