James Guill revient une nouvelle fois pour nous sur ces champions oubliés des WSOP. Si vous avez manqué les deux premières partie, rendez-vous ici et là.
Bill Smith
Bill Smith était un très bon exemple de tout ce qu'il ne fallait pas faire au poker. Ce qui ne l'a pas empêché de réaliser quelques performances impressionnantes dans les années 80. Il semble que Smith était un alcoolique qui ne jouait bien que lorsqu'il était dans un état d'ébriété assez avancé.
Smith a atteint sa deuxième table finale du Main Event des WSOP en 1985, aux côtés d'une brochette de joueurs assez impressionnante qui regroupait notamment Johnny Moss, TJ Cloutier, Hamid Dastmalchi et Berry Johnston.
Smith a apparemment démarré la table finale en jouant très serré, avant de jouer de manière de plus en plus agressive (et efficace) à mesure qu'il vidait son verre.
Cloutier et Smith se sont donc retrouvés en heads-up. Cloutier avait l'avantage au nombre de jetons, mais après avoir confronté une paire de 9 à la paire de rois de Smith, la situation s'est largement renversée. Quelques instants plus tard, il se précipitait au tapis alors qu'il n'avait qu'un as.
Smith l'a suivi avec une paire de 3, ce qui n'arrangeait pas Cloutier dont la deuxième carte était également un 3. Aucun as n'est sorti, et Smith a donc remporté le Main Event des WSOP 1985 et les 700.000$ qui allaient avec.
Smith a également atteint la table finale du Main Event 1986 (pour terminer 5ème) - c'est la dernière fois qu'il a atteint une place payée aux WSOP et malheureusement également la dernière année qu'on l'a vraiment vu sur le circuit.
La vidéo ci-dessous a été filmée lors de la table finale du Main Event 1981, année où Smith avait déjà terminé 5ème.
Noel Furlong
On considère souvent Robert Varkonyi et Hal Fowler comme les plus grandes surprises de l'histoire des Main Events, mais c'est oublier un peu vite l'Irlandais Noel Furlong, un autre amateur qui a fait sensation.
Furlong, propriétaire d'une entreprise de nettoyage de tapis en Irlande, participait assez régulièrement à des grands tournois de poker. Il avait d'ailleurs déjà atteint la table finale du Main Event des WSOP en 1989, mais n'a atteint aucune autre place payée avant sa deuxième table finale en 1999.
A la table finale du Main Event 1999, on retrouvait notamment Huck Seed, Erik Seidel, Padraig Parkinson et Alan Goehring. Beaucoup pensaient que Furlong avait déjà eu beaucoup de chance d'aller aussi loin dans le tournoi, mais la chance n'était apparemment pas près de le lâcher puisqu'il s'est installé en position de chip-leader lors du heads-up face à Alan Goehring.
La dernière main du tournoi a été tout à fait à l'image du parcours de Furlong dans le tournoi. Furlong a tout d'abord limpé avec une paire de 5, rapidement imité par Goehring avec une paire de 6.
Furlong a ensuite touché un flop énorme avec Q♠ Q♣ 5♠. Les deux joueurs ont checké, puis Furlong a misé 150000 lorsque le 2♠ est sorti au turn. Goehring a alors relancé, puis Furlong est allé au tapis.
Goehring pensait (avec raison) que Furlong n'avait pas de Dame en main. Il avait simplement oublié de prendre en compte la possibilité que Furlong pouvait avoir un full. Le 8♠à la river n'a rien changé et Furlong a remporté le Main Event, devenant par la même occasion le meilleur joueur irlandais de l'époque en terme de gains.
Furlong joue toujours au poker de manière occasionnelle, et est très impliqué dans l'Irish Open. C'est d'ailleurs lors de l'Irish Open qu'il a réalisé la plupart de ses performances depuis sa victoire au Main Event.
Mansour Matloubi
Jusqu'en 1990, les vainqueurs du Main Event des WSOP étaient tous américains. Mansour Matloubi, professionnel iranien, participait à ses premières World Series, ce qui ne l'a pas empêché de remporter le plus gros prix du poker face à quelques-uns des meilleurs joueurs du monde.
La table finale du Main Event 1990 incluait notamment John Bonetti, Rod Peate, Al Krux, Berry Johnston, Hans Lund et (techniquement) Stu Ungar.
Techniquement, car Ungar ne s'est pas présenté lors du deuxième jour du Main Event, apparemment à cause d'une overdose. Cependant, Ungar était chip leader à l'issue du Day 1 et il a tout de même réussi à atteindre la table finale, même en perdant ses blindes tout au long du Day 2.
En heads-up, Matloubi s'est retrouvé face à un autre joueur encore inconnu à l'époque, Hans Lund.
La main la plus mémorable de cette table finale a également marqué le tournant du match. Lund, avec A-9, avait choisi de relancer pré-flop. Après avoir touché 9-4-2 au flop, Lund a enchaîné sur un check-raise. Matloubi est alors allé au tapis, suivi par Lund, qui a alors découvert qu'il était battu par une paire de 10.
Quelques mains plus tard, Lund est allé au tapis avec une paire de 4, contre la paire de 6 de Matloubi. C'est ainsi que Matloubi est devenu le premier joueur non-américain à remporter le Main Event des WSOP.
On a beaucoup revu Matloubi dans les années 1990, mais il a préféré se retirer du jeu après le boom de 2003.
Bobby Baldwin
Difficile de croire qu'un membre du Hall of Fame puisse faire partie de cette liste de champions oubliés, cependant Bobby Baldwin est aujourd'hui plus connu pour son rôle de directeur de casino que pour ses performances en tant que joueur de poker.
Et pourtant, avant de partir dans les affaires, Bobby Baldwin était l'un des joueurs les plus redoutables du circuit. Après avoir remporté les deux premiers bracelets de sa carrière lors des WSOP 1977, il est devenu en 1978 le plus jeune joueur de l'histoire à remporter le Main Event.
Cependant, pour y parvenir, il a dû se défaire d'une table finale redoutable à laquelle participaient Ken Smith, Jesse Alto et le légendaire Crandell Addington.
Baldwin et Addington se sont donc retrouvés en heads-up, avec Addington en position de chip-leader. Baldwin a réussi à prendre l'avantage après un bluff bien mené avec 10-9, avantage qu'il a su creuser patiemment jusqu'à avoir 7 fois plus de jetons qu'Addington.
Alors qu'il lui restait à peine 50000 jetons, Addington est allé au tapis avec une paire de 9, suivi par Baldwin avec une paire de dames. Première carte du flop, un 9 donnait alors l'avantage à Addington. Malheureusement pour lui, le flop contenait également une Dame, ce qui offrait un brelan aux deux joueurs. Rien d'autre n'est sorti, et Baldwin est donc devenu, à 28 ans, le plus jeune vainqueur du Main Event des WSOP.
Si Baldwin se consacre aujourd'hui principalement à sa carrière d'homme d'affaires, il a tout de même réalisé d'autres bons résultats. Il a notamment atteint 10 places payées lors des Main Events des WSOP, et l'année dernière il faisait partie de la table finale du Big One for One Drop en tant qu'homme d'affaires.
Ces champions oubliés des WSOP
1ère partie2ème partie
Visiter fr.pokerlistings.com