Et ce n'était que le début.
Trois ans plus tard, Alexey (également surnommé Leonid Bilokur) a choisir de ne jouer que les plus grands tournois high-rollers du circuit, dont le High Roller à 25.000$ du PCA 2011 qu'il a remporté pour 1,1 million de dollars.
En août 2012, il a également terminé 2ème du High-Roller de l'EPT Barcelone, remportant ainsi 295 451€ - ce qui a permis à son total en carrière de dépasser les 2 millions de dollars.
Il a également récemment terminé 11ème du High-Roller à 25.000€ de l'EPT Grand Final à Monaco, et obtenu 5 places payées lors des derniers WSOP.
Mais qui est-il ? Artur Kurvits, notre confrère de PokerListings Russie, a justement pu le rencontrer à Monte-Carlo et découvrir ce qui motive de Moscovite de 37 ans.
Alexey, comment en es-tu venu au poker ? Qu'est-ce qui t'a inspiré à te lancer si jeune ?
En fait cela s'est fait petit à petit. Il y a 15 ans, j'étais à l'école militaire, et on jouait souvent au poker ou à d'autres jeux de cartes. J'adorais ça, comme j'aime tous les jeux d'argent.
Puis je n'ai jamais vraiment eu l'occasion de m'y mettre sérieusement. Donc j'ai commencé à travailler, j'ai monté ma propre boîte.
Une fois mes études terminées, j'étais cadre, et j'avais enfin la possibilité de déléguer et d'avoir un peu de temps libre.
Maintenant j'ai le temps de voyager pour jouer des tournois.
Qu'est-ce qui t'attire dans le poker ?
C'est un jeu que j'adore. Honnêtement, je n'avais aucune prédisposition pour faire carrière dans le poker. J'avais joué un peu sur Internet, oui, mais je ne faisais pas de très bons résultats, je rentrais tout juste dans mes frais.
Et puis après ma victoire à l'EPT Berlin, j'ai commencé à jouer de plus en plus. Même si le poker reste quand même un loisir.
C'est aussi simple que ça ?
Oui, pas d'histoire particulière, c'est juste arrivé comme ça. Au début je ne faisais que m'amuser, et puis au fur et à mesure j'en ai appris de plus en plus sur le jeu, je l'ai compris, et j'ai commencé à vouloir gagner.
Il faut toujours aller de l'avant. J'ai remarqué qu'il y avait un aspect athlétique au poker, et comme j'ai toujours fait beaucoup de sport – principalement de la boxe et du football – je me suis vraiment retrouvé dans cette ambiance de compétition.
Que représente le poker pour toi aujourd'hui ?
C'est mon jeu préféré. Ce n'est pas mon métier. Je ne dirais pas que jouer en tournoi est « amusant », mais c'est agréable. Disons que c'est une forme de divertissement « sérieux ».
Comment répartis-tu ton temps entre le travail et le poker ?
Pour l'instant, je dirais que c'est 70-30 en faveur du travail.
Est-ce que tu te fais une liste de tournois auxquels tu souhaites participer, ou est-ce que tu t'organises en fonction de ton travail ?
Je suis mon propre patron, donc je peux m'organiser un peu comme je le veux. Il n'y a pas tant d'étapes de l'EPT que cela, et elles sont toutes dans des villes que j'adore, donc j'aime autant toutes les faire.
Tu portes toujours les mêmes lunettes. Par superstition ? Que penses-tu des superstitions au poker ?
Ah, mes lunettes. J'espère qu'elles me portent chance, oui. Je les aime bien. Elles sont très simples et ne m'ont pas coûté grand chose, mais je m'y suis attaché. Je les adore et les porte toujours quand je joue. Alors que dans la vie, j'en porte d'autres.
Pour ce qui est des superstitions, j'ai des amis qui refusent de se raser ou de changer de vêtements pendant un tournoi, mais je n'en suis pas là. Je ne fais pas attention à ces choses-là.
Pourquoi joues-tu quasiment exclusivement des High-rollers ?
Je suis plus motivé pour les High-rollers que pour les Main events. Il y a toujours d'excellents joueurs, et tu es obligé d'étudier chaque action pour deviner les cartes qu'ont les adversaires et prendre les bonnes décisions.
À l'inverse, dans les Main Events il y a souvent des joueurs plus faibles qui jouent de manière souvent illogique. Je me sens perdu dans ces cas-là.
Donc oui, les Main Events ne sont pas vraiment mon truc. C'est difficile, c'est long, et je trouve que la chance y a plus de place que dans les High-rollers.
D'après toi, quelles sont les qualités requises pour devenir un bon joueur de High-rollers ?
D'abord, il faut de l'endurance et de la patience. À Barcelone, j'étais dans le coup jusqu'au heads-up, et j'ai fini par perdre pied par paresse, alors qu'à mon avis j'étais meilleur que mon adversaire. J'ai appris la leçon.
Joues-tu toujours avec ton propre argent ou as-tu des sponsors ou des backers ?
Je joue uniquement avec mon propre argent. Par contre je finance d'autres joueurs russes.
Pourquoi ça ? Et comment expliques-tu que ce système de "soutien financier" soit si populaire chez les joueurs russes ?
C'est plutôt amical en fait. J'aime pouvoir aider des joueurs ou des amis à participer à des tournois.
Je ne juge pas leur talent, c'est simplement parce que je les aime bien. L'aspect financier est secondaire. Je n'essaye pas d'en tirer de l'argent, c'est juste pour le plaisir.
Comment aimes-tu dépenser l'argent que tu gagnes en tournois ?
Pas dans les affaires. J'essaye de garder le poker et les affaires aussi séparés que possible. J'utilise cet argent pour soutenir mes amis et financer les tournois suivants. Je le réinvestis dans le poker.
Un objectif pour les mois à venir ?
Las Vegas est un objectif clair pour moi. (interview réalisée avant les WSOP NDLR) J'y jouerai beaucoup de tournois. Je veux gagner un bracelet.
L'argent, je m'en fiche. Comme je l'ai dit, c'est secondaire pour moi. Ce qui m'intéresse, ce sont les résultats.
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