Et pourtant il vit toujours à Retford.
par Lee Davy
« J'ai besoin d'être entouré »
Non pas que Retford soit pire qu'ailleurs, surtout que je suis moi-même originaire de l'Ogmore Valley.
Mais quand quelqu'un qui pourrait vivre n'importe où ailleurs dans le monde choisit de vivre à 10km de la maison où il a passé son enfance, pas besoin d'avoir fait Polytechnique pour comprendre.
Trickett est très attaché à sa famille, c'est aussi simple que ça.
« J'ai habité à Londres pendant un an, quand j'avais 24 ans » explique Trickett
« Je ne suis pas du genre à rester enfermé chez moi et je crois qu'en un an passé là-bas je n'ai pas passé une seule soirée à regarder la télé dans mon appartement. J'ai besoin d'être entouré, j'ai besoin de cette énergie. C'est ce qui me pousse. Je me sens plus vivant quand je suis entouré de ma famille et de mes amis. Pour moi, c'est le plus important. »
« On s'est embrassé pour la première fois à une soirée de l'école quand on avait 15 ans »
Ce déménagement à Londres a marqué un véritable tournant dans la vie de Trickett.
À 24 ans, cet ancien joueur de football qui avait travaillé dans les échafaudages, dans un magasin de sport et dans les installations de gaz, avait enfin trouvé quelque chose qui lui plaisait et pour lequel il était doué. Il avait le monde à portée de main. Et pourtant il l'a laissé échapper.
« La principale raison pour laquelle je suis rentré à Retford, c'est pour me remettre avec Natasha.
On s'est embrassé pour la première fois à une soirée de l'école quand on avait 15 ans et on sort ensemble depuis qu'on a 19 ans. Quand je me suis retrouvé sur la paille, j'ai dû partir au Cap pour devenir coach de poker. J'avais entre 30 et 40 000 $ de dettes et je voulais les effacer au plus vite.
Natasha et moi nous sommes séparés à ce moment-là, mais quand je suis rentré au Royaume-Uni les choses ont commencé à rentrer dans l'ordre. Elle ne voulait pas habiter à Londres, et moi je voulais surtout qu'on se remette ensemble, donc pour moi c'était normal de revenir à la maison.
Depuis, j'habite à nouveau ici. J'adore ça. J'ai tout pour être heureux ici. »
Nouveau contrat, nouvelle énergie
Tout perdre est peut-être la meilleure chose qui soit arrivée à Sam Trickett. C'est ce qui lui a permis de devenir un homme.
Il a appris les responsabilités. Il a appris l'amour. Il a appris l'humilité et le travail acharné.
Et maintenant, regardez-le. Il est l'un des meilleurs joueurs du monde, et il vient tout juste de signer un nouveau contrat avec Everest Poker, ce qui lui donne une motivation à toute épreuve.
Trickett a envie d'en découdre, et ses adversaires peuvent trembler.
« Je suis passé par une phase un peu étrange il y a six mois. Je ne sais pas ce qu'il se passait, mais je n'arrivais à rien. Ma motivation s'était envolée.
Ca arrive parfois quand on a beaucoup d'argent. En gagner plus n'a plus autant d'impact sur ta vie. Il fallait que je change quelque chose. »
Le vrai mystère, c'est qu'aucun des grands sites de poker n'ait contacté Sam Trickett avant cela, quand on voit les autres professionnels du milieu.
Il participe aux plus grands tournois du monde, il gagne, et à part la fois où il s'est fait tomber dessus à la sortie des WSOP 2012, il ne fait pas de vagues.
Quoi qu'il en soit, tant mieux pour Everest Poker. C'était le déclic dont Trickett avait besoin.
« Le poker, c'est toute ma vie »
« J'ai l'impression d'avoir à nouveau un métier, c'est très important pour moi.
J'ai retrouvé de la motivation car je veux faire honneur à mon employeur et aux joueurs d'Everest qui me sponsorisent pour les World Series. Je veux faire de mon mieux. »
Et on peut dire que ce contrat a démarré en fanfare puisque Trickett est passé tout près de la victoire lors du WPT de Venise. À quelques cartes près, Trickett aurait pu remporter son premier titre du « Big Three ». Il est de retour, et il est au sommet de son art.
« Le poker, c'est toute ma vie. Je ne suis pas du genre à rester assis à me poser des questions.
J'ai des priorités : rendre heureux ma famille et mes amis et prendre la meilleure décision possible à chaque fois que j'ai des cartes entre les mains.
Je me souviens quand j'ai vu jouer Noah Boeken aux Masters Classics à Amsterdam. À cette époque, je croyais tout savoir du poker, alors que je ne savais rien du tout. J'ai demandé à un ami pourquoi il gagnait tout le temps. Il m'a répondu que c'était parce qu'il prenait toujours les bonnes décisions. Depuis, c'est ce que j'essaye de faire. »
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