
En novembre dernier, le Bulgare s’est en effet qualifié sur Internet, transformant ainsi ses 10 € originels en 122 750 € à l'occasion de sa victoire lors de la Battle of Malta 2014. Six mois plus tard, nous l’avons rencontré sur les lieux de sa plus grande victoire pour lui demandé à quoi ressemble sa vie depuis.
Antoan, pourrais-tu te présenter rapidement et nous raconter comment tu t’es lancé dans le poker ?
J’ai commencé à jouer au poker il y a quatre ans, pendant mes études de dentiste. À l’époque, je ne savais pas encore trop ce que je voulais faire de ma vie. C’est à ce moment là que j’ai découvert le poker en ligne.
J’ai d’abord gagné un peu d’argent dans des tournois freeroll, puis j’ai petit à petit gravi les échelons depuis la NL2 pour enfin décider de devenir professionnel.
J’ai aussi mon propre site internet de coaching, “YourPokerSchool”, où j’ai environ 35 élèves. Analyser leurs mains m’aident beaucoup et me permet de mieux comprendre les situations et les ranges.
Depuis la victoire de Dimitar Danchev au PCA 2013, les joueurs bulgares ont vraiment su s’imposer sur le circuit live. À ton avis, à quoi est dû ce succès ? Est-ce que vous échangez beaucoup entre vous ? Peux-tu nous parler un peu du poker bulgare ?
Il y a quelques groupes, de 5 ou 6 joueurs chacun, qui discutent beaucoup entre eux. La Bulgarie est l’un des pays les plus pauvres d’Europe, je pense que c’est pour cela que le poker est en train de devenir si populaire là-bas. Cela donne une chance aux gens de gagner leur vie. Avec 1 000 $, tu peux vivre deux ou trois mois.
Tu vis dans la capitale, Sofia. Est-ce que tu apprécies de vivre dans cette ville et selon toi qu’est-ce qui fait son charme ? Est-ce qu’on y trouve beaucoup de casinos/salles de jeux ?
Sofia est une ville géniale pour les joueurs de poker : la vie y est très peu chère et la Bulgarie dispose d’excellentes connexions à Internet.
D’un autre côté, la criminalité est très élevée car le pays est très pauvre, et les prélèvements sont assez élevés sur PokerStars depuis qu'elle est devenue la première salle du marché légalisé en août dernier.
Par ailleurs, le marché est de plus en plus régulé. Le poker en ligne est légal, mais il y a beaucoup plus de restrictions qu’il y a un an.
Comment as-tu entendu parler de la Battle of Malta et qu’est-ce qui t’a décidé à y participer ?
Lorsque j’ai participé au satellite, je ne savais même pas exactement ce qu’était la Battle of Malta. J’étais déjà joueur professionnel, mais pour être honnête je ne suis pas vraiment ce qu’il se passe dans le monde du poker.
Tu t’es imposé au milieu de 1 447 joueurs et tu as réussi à transformer ton buy-in de 550 € en un prix incroyable de 122 750 €, le plus grand prix attribué lors d’un tournoi à Malte. Qu’est-ce qu’il s’est passé depuis ? Est-ce que cette victoire a changé ta vie ?
C’est même beaucoup moins puisque je me suis qualifié grâce à un satellite à 10 € donc.
Depuis ma victoire, ma vie n’a pas beaucoup changé. La plus grande différence est que je me pense être un bien meilleur joueur aujourd’hui qu’à l’époque.
À ce moment-là, je jouais surtout en mid-stakes et j’ai beaucoup appris en participant dans des MTT high stakes après ma victoire. Ces parties sont vraiment très relevées.
Je me suis fait coacher et j’ai commencé à plus communiquer avec les autres joueurs. Par ailleurs, certains de mes amis sont d’excellents joueurs online et ils m’ont beaucoup aidé à progresser.
Le heads-up de la Battle of Malta a beaucoup fait parler, puisqu’il était impossible de terminer le tournoi à temps cause de la législation maltaise. Vous avez donc dû faire un deal. Estimes-tu que cette conclusion du tournoi a eu un impact sur ta perception globale ?
Je n’étais pas du tout content parce qu’à l’époque je jouais surtout en Heads-Up Hyper Turbos. C’est vraiment en heads-up que je suis le meilleur et je voulais vraiment aller au bout de cette compétition. J’étais persuadé que j’allais m’imposer.
Est-ce que tu peux comparer la Battle of Malta à l’EPT Malte ? Quels sont leurs points communs et leurs différences ?
Les meilleurs joueurs de tournois du monde participent aux Main Events des EPT. En plus le buy-in est au-dessus de mes moyens, donc je dois passer par des satellites. Je ne pense pas du tout avoir le niveau de joueurs comme Vanessa Selbst.
Le niveau d’un joueur moyen d’un Main Event de l’EPT est bien plus élevé qu’à la Battle of Malta. La BOM est plus proche du Main Event de l’IPT. Dans ce genre de tournois, le niveau moyen des joueurs est quasi similaire. Il y avait des bons joueurs à la Battle of Malta, mais beaucoup moins que dans un EPT. La valeur du tournoi est donc d’autant plus intéressante.
Quels sont tes objectifs pour le futur ? Penses-tu défendre ton titre à la Battle of Malta 2015 ?
Mon objectif est de participer à plus de tournois live et de les sélectionner avec soin. Après l’UKIPT Nottingham je serai à l’Estrellas Poker Tour.
En novembre, je défendrai mon titre à la Battle of Malta. Je suis le champion en titre, c’est une question d’honneur.
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