
Personne ne répond à cette description mieux que Anthony Zinno, qui a notamment remporté deux titres WPT d’affilée un peu plus tôt cette année.
Anthony Zinno est l’un des trois joueurs à avoir remporté trois Main Events sur le World Poker Tour (ou WPT). Et si on devait choisir un favori pour qui sera le premier à en remporter quatre, on miserait bien sur lui.
Joueur de l’année de la Saison XIII du WPT, il termine une tournée en Europe avant un retour à Vegas pour le début des WSOP 2015. Nous l'avons tout récemment retrouvé lors du WPT Amsterdam au Holland Casino.
Tu es devenu l’un des joueurs live les plus incontournables du circuit, une ascension foudroyante. Qu’est-ce que ça fait ?
Tout est arrivé très vite. J’ai beaucoup grindé dans des cash games en high stakes sans qu’on me remarque, donc je suis à l’aise à ces mises là depuis un certain temps.
C’est très intéressant d’ailleurs, parce qu’en Europe on me connaît encore très peu. Je suis loin d’un Gus Hansen par exemple. Tout ça change la manière dont je dois m’adapter à la table.
Il faut toujours être conscient de ton image lorsque tu joues, constamment. La transition s’est super bien passé je dois dire.
Je suis assez connu dans le monde du poker et je participe à tous ces étapes du WPT. J’ai bien l’intention de continuer jusqu’à ce que je gagne mon quatrième titre.
Nous vivons dans un monde où la célébrité écrase tout, et le poker n’y fait pas exception.
C’est d’autant plus vrai depuis l’avènement de Twitter. Ce qui est intéressant avec Twitter, c’est que c’est un moyen de nourrir perpétuellement l’ego.
Tout le monde veut plus de followers. Qui veut être un « suiveur » ? Les célébrités n’ont jamais eu autant d’impact sur leur public.
Ils peuvent tweeter n’importe quoi et des centaines de milliers de personnes y ont accès instantanément. C’est beaucoup de pouvoir.
Le concept même de célébrité m’a toujours fasciné. C’est fou de se dire que Leonardo DiCaprio, par exemple, est plus connu que le Président des États-Unis.
Le poker aussi a ses célébrités. Regarde Phil Ivey, à chaque fois que je le vois, je me dis « wow ». C’est une dynamique intéressante.
Estimes-tu faire partie des célébrités du monde du poker ?
Ah non, non, non... Je n’aime pas être le centre de l’attention. Je suis quelqu’un de très réservé.
Je suis fier de ce que j’accomplis et j’apprécie les éloges, mais quand je suis à la table de poker, je suis juste moi-même.
J’aime parler aux gens, leur donner des conseils et me conduire de la même façon qu’avant tout ces succès.
Comment est-ce que tes amis et ta famille gèrent cette transition ?
Ils se débrouillent très bien. Bien sûr, chaque joueur gère ça à sa manière. Certains ont besoin d’être constamment rassurés par leur famille quant à leur choix de carrière.
Les choses se sont passées différemment pour moi. Lorsque j’ai fini mes études de Droit et que je me suis mis au poker, ma famille l’a très bien pris. Ils savaient que je ne suis pas du genre à devenir accro.
Ils savaient que je suis du genre à prendre de bonnes décisions. Ils s’attendaient à ce que je réussisse. Je sais que ça paraît fou, mais c’est comme ça qu’ils voyaient les choses.
Ils ont compris que quelle que soit ma voie, je ne m’arrêterais pas avant d’être au top.
J’ai toujours tout donné, que ce soit au lycée ou à l’université. C’est pareil dans le poker.
Mon entourage m’a toujours soutenu et m’ont toujours traité de la même manière.
Tu dis ne pas être du genre à « devenir accro ». Pourquoi selon toi ?
J’étais un vrai nerd quand j’étais ado, donc je n’ai jamais beaucoup fait la fête ou bu d’alcool. Je suis plutôt du genre rat de bibliothèque.
Il faut croire que je ne suis pas du genre bad boy. Pour certains, c’est dans leur gènes. Ils ont besoin de l’adrénaline.
Je trouve ça incroyable. Il y a des gens que je respecte énormément et qui ont ce besoin perpétuel d’adrénaline.
Ils parient sur tout, ne posent jamais leur téléphone, et ils faut qu’ils fassent toujours attention. Ce n’est pas naturel.
Dans nos milliers d’années d’évolution génétique, jamais nous n’avons eu autant de choses à l’esprit constamment.
Si nos ancêtres avaient un problème, ils le résolvaient puis passaient à autre chose. Nous ne sommes pas fait pour être tout le temps à 100 à l’heure comme ça.
Mais certains aiment ça, manifestement. Je trouve ça absolument fascinant.
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